Whale touching
Nous sommes au Groenland, au mois de juin. Après une journée de kayak, j’aime bien en randonnée repartir seul en mer pour pêcher. Il fait beau, la mer est calme, les autres là sur la plage s’activent au montage des tentes, ou a essayer de trouver du bois pour allumer un feu, des fois que la pêche serait bonne. Il faut dire que depuis le début du séjour le poisson se fait rare.
Souvent en mer, les baleines on les entend avant de les voir. C’est le bruit de leur souffle qui attire l’attention, et l’expulsion en l’air d’une gerbe d’eau de plusieurs mètres. Là aussi ce fut le cas. Difficile d’estimer la distance qui me sépare, du jet d’eau puissant du cétacé. La hauteur des montagnes, la hauteur des icebergs, tout tend à rendre la notion de distance difficile dans l’Arctique. Sur la plage, aussi il ont entendu et vu: la baleine. Elle plonge et disparait, plus personne ne bouge. On attend. Elle ré-apparait à quelques dizaines de mêtres du kayak, j’imagine la jalousie des autres, restés à terre.
La baleine sonde encore, je n’ai rien vu d’elle, ou si peu. Avec un peu d’attention on arrive à reconnaitre assez facilement, les espèces de baleines. Soudain, elle ressort, derrière moi et longe mon kayak à le frôler. C’est incroyable. Alors bien sûr , je plonge la main gauche dans l’eau et je touche la baleine sur toute sa longueur. Je ne suis plus là, je suis ailleurs. J’ai touché une baleine, longtemps. Elle passe devant moi et me montre sa queue, dans sa totalité. C’est une baleine à bosse.
J’ai oublié la pêche, pas de poisson ce soir, je n’en ai rien à faire.