Kodiak, Alaska. En juin dernier, tous les soirs, une fois le campement choisi, je repartais pêcher, une heure ou deux, c’est selon. Ce soir là, je m’équipe, pour le gros. 2 gros leurres achetés à Homer avant le départ de la rando, et un couteau.
Je sonde ma ligne, ça dure, ça dure. Le leurre doit être à un peu plus de 100 m , et en peu de temps, ça tire, ça tire vraiment, tant et si bien que la ligne casse sur un coup sec, c’était un gros. Je pleure mon leurre tout neuf, avant d’installer le deuxième au bout de ma ligne. Je sonde… ça tire. Cette fois, ça à l’air de tenir. J’ai déjà amené des flétans sur le pont du kayak. C’est chaud. Le poisson est puissant et il a des dardillons sous les ouies, ça pique au sang. Non seulement on a les mains en sang, mais en plus, on risque le chavirage pendant le décrochage du poisson. La solution, est de jeter la bête directement dans le cockipt et de rentrer en souhaitant que le poisson ne bouge pas trop.
Mais là, c’est un gros, j’ai pas envie de me retrouver à l’eau à plus d’un mille du bord. Donc j’enroule un peu la ligne et je place la bobine, dans l’habitacle afin de m’asseoir dessus. Et je pagaie, je pagaie. Mon passager tire de temps en temps, mais se fatigue très vite. Je gueule, je ne sais pas pourquoi, mais je gueule, en pagayant. C’est long, je force, mais ça a tenu. Jean-Louis sur la plage tire mon kayak sur le sable, et une fois à terre, j’enroule la ligne, pour amener sur le sol un flétan d’environ un 1 m, et entre 12 et 15 kg. D’accord, c’est un bébé par rapport aux géants de plus de 2m et pesant plusieurs centaines de livres, comme on en pêche dans la baie de Homer.
Mais, moi modestement je pêche en kayak avec juste une bobine de fil et un couteau. Et là, j’étais pas peu fier.