Je pagaie. Soyez patient ...

Petite histoire de mer. Par Frédéric Jeanne

Hier beau temps, pas de mer, un peu de vent NE 15 nds avec rafales à 20 nds, un peu de courant de marée montante avec un bon coeff (>80). Je pars du Toeno pour l’Ile Molène en face de Trebeurden ou je fais une pause. L’idée est de passer à l’ouest de l’ile Milliau pour aller à la pointe de Bihit et revenir par le bord. J’ai déjà fais ce circuit sympa deux fois le mois dernier. A la pointe de l’ile Milliau les vagues déferlent sur une pointe de rochers devant moi à 100 mètres. Je décide de contourner l’obstacle mais j’ai mal évalué le vent et peut être un contre courant qui me poussent directement sur les rouleaux.

Je passe la première barrière en surfant comme je peux avec mon Anas Acuta mais la seconde vague me fait chavirer. Sous l’eau je décroche la jupe pour sortir car je ne sais pas esquimauter (shame on me) … je ressors pour me faire rincer par les rouleaux qui me plaquent sur des rochers (premières écorchures), j’arrive a me sortir pour nager vers l’ile à moins de 100 m. Mon kayak est réapparu entre moi et l’île donc je décide de le récupérer. Par contre il n’y a que des gros rochers à cette pointe, je tire mon kayak sur un endroit un peu près accessible mais je me fais drosser contre les rochers une seconde fois avec le kayak. A un moment une vague me coince sous un rocher. Quelques longues secondes, je ne peux plus bouger. L’eau c’est retirée, j’ai pu respirer et sortir en poussant le kayak dans le bouillon. Un peu abîmé aux jambes, bras et pieds j’ai du escaladé pour arriver dans la lande de l’île. Ensuite la solidarité humaine a fait le reste et des plaisanciers qui étaient sur l’île m’ont ramené à terre avec leur annexe. Le patron de l’école de voile locale a pu récupéré le kayak qui est dans un sale état.

Au bilan: Quelques écorchures, un kayak quasi neuf en vrac, des lunettes, un anorak et une pagaie donnés à Neptune.

A retenir: Anticiper le vent (et/ou le courant) qui pousse vers le danger, savoir prendre une vague de 1m50 de coté c’est bien, savoir esquimauter c’est encore mieux. Ne pas se précipiter vers la terre à tout pris une fois à l’eau car ça peut être encore plus dangereux que de dessaler.

Au final je m’en sors bien mais c’est une leçon de plus que la mer m’a donnée. Pour autant j’y retournerai, mieux préparé et prévenu. De toute façon je ne pourrai pas m’en passer 😉 !

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