20 jours en Catchiky
7 au 30 juillet 2000
Traversée Torsukatak
Le peuple Inuit vivant au-dessus du cercle polaire arctique a inventé le kayak de mer pour chasser, pêcher, se déplacer en Sibérie, en Alaska, nord Canada et Groenland. Naviguer dans ces pays est un rêve, un mythe pour les kayakistes de mer. Pays de tous les extrêmes :
• jour permanent ou nuit continue,
• températures,
• glaciers, icebergs,
• minéral, roches polies affleurantes sans terre, sans culture,
• faune remarquablement adaptée,
• flore dense, diversifiée, miniaturisée.
On peut s’imaginer que ce pays soit comme l’Europe à la fin de l’ère glacière.
Le peuple Inuit est aussi le témoignage de la capacité des hommes à s’adapter à leur environnement pour survivre. Avec cœur et intelligence ils ont constitué une société humaine solidaire, « communaliste », suivant le terme de Jean Malaurie, à l’opposé de l’individualisme de notre société occidentale opulente.
Pour découvrir ce pays, l’auberge de Jeunesse de Paimpol a organisé du 7 au 30 juillet 2000 une expédition en Catchiky en Baie de Disko.
Organisateur et responsable : Christian Scalbert. Participants 10 kayakistes confirmés âgés de 28 à 65 ans. Christian, Gwénaël, Jean-Louis, Jean-Bernard, Laurent, Thierry, Yves, Emmanuelle, Laurence, Marie-Hélène. Un ami de Christian, Kamp, un Inuit, nous a accueillis et conseillés. C’est un chasseur, kayakiste, responsable du club de kayak
Il n’y a pas d’arbres. La végétation est rase, c’est la toundra arbustive ou herbeuse qui s’est adaptée aux températures et périodes de lumière. Nous avons vu et photographié :
• des saules et aulnes rampants, de vrais bonzaïs naturels,
• des lichens de toutes couleurs,
• des airelles de marécages dont les baies ont taché plus d’un pantalon,
• des fleurs : cassiope tétragone, saxifarge à feuilles opposées, pavot arctique, gentianes des neiges, arnica à feuilles étroites, pissenlit tuberculé et la magnifique épilobe à feuilles larges, fleur nationale « niviarsiaq », qui veut dire : « jeune fille ».
Avec l’explosion de la nature sous la lumière permanente, nous avons eu le plaisir de cueillir et déguster en plus des cèpes, aussi grands que les arbres nains voisins.
Malgré le climat, la vie est intense et permettait aux Inuits de se nourrir. Nous avons essayé de photographier ces animaux, ce qui n’est pas toujours possible ; un téléobjectif est nécessaire ; mais en kayak l’usage en est difficile. Nous avons admiré :
• Oiseaux à terre : bruant des neiges, traquet moteux, grand corbeau, chouette harfang (entendue), lagopède.
• Oiseaux sur l’eau : pétrel fulmar (des milliers), mouettes tridactyles (des milliers), goéland arctique (nombreux), guillemot de Brunswick, et à miroir, pingouin torda, mergules, grand labbe, cormorans, tourne pierres, eiders à duvet, vol d’oies (peu).
• Insectes : les moustiques sont omniprésents, sauf par vent ou pluie. Ils se cachent dans les trous multiples des moraines.
• Mammifères à terre : chiens libres sur des îles ou attachés dans les villages, renards bleus et renardeaux, lièvres, lemming, bois de rennes blanchis.
• Mammifères en mer : phoques, rorquals et leurs jets d’eau, dauphins, restes de baleine : tête, vertèbres (un siège !), cachalot (ramené une vertèbre).
• Pêche pour se nourrir : … flétans, morues, caplans (amamashets donnés par Kamp), moules, oursins.
En été, l’eau est omniprésente :
• La mer, très profonde au bord de la côte s’enfonce dans la montagne en fjord de 1 à 80 km. L’eau est claire, pure dans les fjords, blanche laiteuse près des fronts de glaciers avec une faible salinité. La température va de quelques degrés (gel en surface lorsque le soleil est bas) à 2/3° dans les zones recevant le courant chaud de Sud Ouest. L’amplitude des marées est faible, 1 à 2 m.
• Les lacs sont nombreux, y compris en altitude, très grand à tout petit. L’eau peut être stagnante sur les moraines ou former des petits ruisseaux.
• Les torrents sont nombreux, le débit abondant. Ils coulent dans les vallées ou tombent à pic de certaines falaises.
85 % du Groenland reste couvert de glace l’été. L’inlandice mesure 2400 x 1100 km. L’épaisseur atteint 3000 m, formée par l’accumulation des chutes de neige depuis 500 000 ans. Extraordinaire réserve d’eau douce et régulateur climatique par les frigories enmagasinées et partiellement restituées à l’atmosphère. Ce glacier coule un peu à l’Est et à l’Ouest avec des forces gigantesques. La neige comprimée a conservé de l’air sous forme de bulles. Lors des fragmentations, cet air comprimé se détend brusquement en se réchauffant ce qui provoque une explosion comparable à un coup de tonnerre. Lors des fractures, on voit la chute de glace et on entend après la détonation.
Les glaciers se fragmentent en icebergs et/ou en petits morceaux (bourguignons) qui forment le brash. Ces chutes dans l’eau, imprévisibles, provoquent des vagues de dimensions variables auxquelles nos kayaks sont bien adaptés ; il faut cependant faire attention aux chocs avec les growlers lorsqu’ils sont poussés par la vague. Pour remplir des gourdes en plein soleil, des jets d’eau de fusion des icebergs sont efficaces. Dans l’eau les petits glaçons (10 à 300 kg) qui fondent, pétillent sans cesse : ce sont les bulles d’air qui s’ouvrent en faisant un petit gazouillis. Les fronts de glaciers ont de 40 à 60 m hors de l’eau, quelquefois plus, ce qui implique une profondeur de 300 à 400 m. Après des chutes de glaces (des dizaines à centaines de tonnes), les icebergs oscillent pour trouver un nouvel équilibre, ce qui génère d’autres vagues. Quelquefois ils se retournent. C’est ainsi que l’on a vu des icebergs gris-noir. Des morceaux de glace remontent à la surface, brutalement suite à des ruptures.
Poussés par le vent et les courants, les glaces et icebergs bougent sans cesse, s’accumulent sur les hauts fonds ou dans les goulets formant un enchevêtrement impressionnant, voir un barrage infranchissable. Le vent, le soleil, la pluie donnent des formes et couleurs inédites aux icebergs. Nous sommes passés sous des arches, on a imaginé des têtes sculptées, des animaux avec une variété extraordinaire suivant l’imagination ou le délire de chacun. La gamme des couleurs de la glace est infinie, suivant l’éclairage, la densité de la glace du blanc neige au bleu turquoise en passant par le translucide.
Spectacle constamment renouvelé, varié, on ne se lasse pas de contempler les icebergs. Nos progressions en kayak au milieu des glaces ont été impressionnantes et inoubliables : soit le passage entre des icebergs, soit la recherche d’une « voie » praticable dans le pack, avancée en zigzag les uns derrière les autres, après observation debout dans le bateau…
Il nous est arrivé de devoir faire demi-tour ou d’attendre que le soleil favorise la fonte. La contemplation des fronts de glacier nous a marqué, avec les explosions, les chutes de glace, les jeux de lumière, les reflets sur l’eau et les vagues imprévues.
En Baie de Disko et au dessus, il n’y a pas de terre donc pas de culture. Partout, la roche polie par les glaciers affleure, reste visible, glissant en pente vers la mer comme une cale, mais naturelle. Cette pente est utilisée soit pour remonter à sec les bateaux, soit pour tirer avec un treuil les cétacés harponnés au large. Il y en a dans chaque village. Sur l’une d’elle, il restait une énorme tête de baleine pourrissante (3x2x2m) pour nourrir les chiens… odeur insupportable malgré la faible température.
Sur la côte ou dans certains fjords, la hauteur des falaises est impressionnante, 200 à 600 m visible, et sous l’eau ? De nombreux oiseaux y nichent, par strates en colonies. Nous avons découvert quelques petites baies, bien protégées par une entrée étroite : le calme, quand il y a du vent et un redoutable ressac au pied de la falaise.
Il faut faire quelquefois des milles le long des falaises avant de trouver un abord possible pour nos kayaks ce qui implique une prudence active et permanente avec nos cartes 1/250000ème.
Les montagnes ont les pieds dans l’eau, souvent le sommet dans les nuages (600 à 2000 m).Le Vaigat, chenal séparant l’île de Disko de la presqu’île d’Ummanack, entouré de montagnes est un vrai couloir à vent d’Est, forcissant avec le rétrécissement. La côte Est d’Arven-Prinsens est inacostable car abrupte. A terre, par endroit, sur des kilomètres, il n’y a que de la roche nue ou couverte de lichens, ensuite des collines ou des falaises et la toundras. Les moraines sont pleines de trous à eau stagnante, bonheur des moustiques. La flore s’y plait et contribue à la formation d’humus, début du cycle de vie.
En attendant le sac perdu entre Copenhague et Kanger, heureusement retrouvé le lundi, nous avons navigué 2 jours dans la baie, entre l’Isfjord et Rodebay au milieu des icebergs. Ce fut une bonne mise en train provoquant néanmoins un abandon le premier soir. Ensuite nous sommes partis vers le Nord : Rodebay, Niaqornaq, traversée vers l’île Arven-Princens et suivi de la côte vers le Nord, traversée du Torssukatak encombré d’icebergs, passage au village de Sarqaq (deuxième abandon), remontée du Vaigat jusqu’au 70°17 et retour sur Sarqaq, village de Qeqertaq et suivi de la côte vers Nugaq, puis une traversée dans le pack face à l’île Qeqertakavsak, approche des fronts de glaciers de Kangilerngata et Equip Sermia et visite de la cabane de Paul Emile Victor, remontée partielle des fjords de Kangerdluassuk et Pakitsok et pour terminer à Ilulissat portage des kayaks jusqu’au conteneur. Soit 18 jours de randonnée pour 20 jours sur l’eau. Distance parcourue : 380 milles et quelques kilomètres à pieds…
Nous nous sommes retrouvés à 8, âgés de 28 à 65 ans (moyenne 38 ans) kayakistes confirmés et habitués à la randonnée, voulant découvrir avec nos bateaux ce pays extrême. Malgré la lumière permanente nous nous sommes imposés un rythme de vie. Lever avant 7 h, petit déjeuner collectif, embarquement ver 9h 15, pause déjeuner vers 13 h, durée 40’, débarquement entre 17h 30/18h30, montage du bivouac, départ en pêche pour les volontaires ou recherche de bois et d’eau. Dîner sous le tipi entre 20h/22h, coucher à partir de 22 h, suivant le rythme personnel. Ces horaires de navigation ont été raccourcis en cas de mauvaise météo : vent supérieur à 5 Beaufort.
Le choix du lieu de bivouac est important pour le confort, le plaisir, l’observation de la nature et des animaux. Les moraines sont trop humides. La roche plate est correcte, la petite végétation confortable, douce. Il fallait pratiquement toujours bloquer les piquets de tente avec des pierres, car il n’y a pas de terre pour les enfoncer. Près de Sarqaq, par hasard nous avons installé notre bivouac à côté d’une nécropole : une vingtaine de tombes de plus de 1000 ans, constituées de pierres appareillées autour du corps et recouvertes d’un amas de pierres en protection.
Dans son ensemble le temps fut beau ; seulement pendant 2 demi-journées, nous n’avons pas pu naviguer à cause du vent. Il y a eu des journées de grand soleil, de ciel gris, de pluie et de vent. Notre seule prévision du temps était issue de l’observation des nuages et de l’évolution de la pression atmosphérique sur un petit baromètre Silva enregistreur.
Une fois parti, le groupe était totalement autonome et ne pouvait compter que sur lui pour assurer la sécurité de chacun. Les villages de 30 maisons sont à 100 km les uns des autres. Météo France était bien loin. Les V.H.F. sont inutilisables car les ondes buttent sur les falaises et/ou montagnes. Personne en mer pour voir des feux à main. Nous sommes restés plusieurs jours sans voir ni un homme, ni un bateau. Notre seul lien : un téléphone satellitaire qui a correctement fonctionné avec sa batterie solaire.
Au Groenland, il y a 3600 fois moins d’habitants au kilomètre carré qu’en France. Parmi les participants, il y avait une infirmière compétente, nécessaire en cas d’accident ou maladie, hypothermie. Nous naviguions toujours au plus près de la côte, en rase caillou, pour voir la vie à terre notamment, sauf pour les traversées.
Cette randonnée ou expédition a été pour moi exceptionnelle, constituant une expérience extraordinaire de navigation, de découverte d’un pays et de vie de groupe. La passion du kayak, le désir de connaître ce pays extrême a été le lien qui nous a permis de minimiser les contraintes, les difficultés d’une vie collective pour atteindre notre objectif commun. Quelle joie, quel plaisir, quelle intense émotion de naviguer dans le pack, au milieu des icebergs ou de voir des renards bleus et les jets d’eau de rorqual. Nous avons eu la chance de ne pas avoir d’accident ou incident, ni à terre, ni en mer. Après avoir pendant des années rêvé d’y aller, je rêve, j’ai envie d’y retourner dans les mêmes conditions.
Yves BEGHIN
KALAALLIT NUNAAT
LE GROENLAND – Présentation générale –
GEOGRAPHIE
Situation entre les 60ème et 84ème parallèle nord. 2700 km x 1200 km = 1.726.000 Km2, 3 fois la surface de la France.
Inlandice un Immense glacier qui recouvre 85 % du territoire : 2400 km x 1100 km, épaisseur 3000 m. 2 millions km3 de glace issue des neiges accumulées. Cette masse de glace, c’est 10 % de l’eau douce du globe, âgée de 0 à 500 000 ans. La cuvette centrale s’est enfoncée de 800 m par le poids de la glace.
Climat : au dessus du cercle polaire (66ème), jour ou nuit continue. Température extrême +25° à –60° C, plus l’effet du vent. Juillet : température Illulissat 6°C en moyenne.
Incidences : soleil sur la pierre, glace, icebergs, vent.
Fronts de glacier et icebergs. Sur la baie de Disko, 5 glaciers ont une largeur cumulée de 20 milles. La glace contient des bulles d’air comprimées très froides, ce qui provoque des explosions dues à la détente de l’air lors des fractures.
Ex. : Isfjord près d’Illulissat déverse 26 km3 de glace/an = 26 MdM3. Il avance de 30 m/jour.
La glace : hauteur visible 40 à 60 m. 1/8ème, immergée 300 à 400 m. Largeur 4 milles.
Transports : pas de route entre les villes.
Air : avions, hélicoptères. Mer : bateaux en été. Glace : hiver, traîneaux à chiens, scooters neige.
ETAT
Société « communaliste », pour survivre. Il n’y a pas de propriété foncière privée, seulement des autorisations d’usage, notamment pour construire. Tout le sol était un terrain de chasse et le gibier partagé.
Colonie danoise depuis 1710 à 1979. Autonomie depuis le 1er mai 1979. Le gouvernement comprend : assemblée législative et police. Mais justice, affaires étrangères et défense, sont sous tutelle danoise.
Référendum 01/02/1985, refus d’entrer dans la Communauté Européenne pour protéger les eaux de sur-pêche européenne.
Religion : la majorité est protestante luthérienne. Il y a un temple dans chaque village.
Economie : fort interventionnisme de l’Etat.
Magasin K.N.I. d’Etat. Pour maintenir l’activité pêche, chasse à un niveau rémunérateur, les achats sont faits à un cours supérieur au cours mondial. L’aide sociale est très importante, y compris pour le chauffage.
POPULATION
55000 habitants. D’origine asiatique, arrivée 2500 ans avant JC, ayant avancé ou reculé suivant les évolutions du climat et ses conséquences sur la faune alimentaire : bœuf musqué, rennes, caribou, phoque, cétacé. Plusieurs civilisations ont été identifiées depuis 4000 ans : Sarqaq, Indépendance, Dorset, Thulé, colonisation danoise en 1700, création de la base de Thulé par les U.S.A., en 1950 avec l’arrivée de l’alcool, des dollars, de la drogue suivi d’un regroupement de la population. En 2 générations, passage de l’âge de pierre au XXème siècle (moteur, énergie, télécommunication, transports…). 3600 fois moins d’habitants/km2 qu’en France, soit 0.03 habitants par km2.
ACTIVITES
Chasse : phoque, morse, baleine pour se nourrir, se vêtir, renard (peau), ours.
Pêche nourricière, flétan, morue, moules, exportation de crevettes.
Tourisme : hôtels, transports, guides l’été et l’hiver, traîneau.
Services : administration, commerce, en plein développement
HABITAT
Maisons en bois, sur pilotis (roche)
Ville (4000 h), des logements collectifs. Ilulissat.
Villages toujours au bord de mer pour l’accès et les transports de marchandises.
Eau potable et courante dans les hôtels avec des canalisations chauffées. Fontaines chauffées dans les villages avec transport en bidons par les utilisateurs.
Eau usées : pas de canalisation enterrée, écoulement naturel en surface.
Eaux vannes : fosses en ville vidées par des vidangeurs, broyées et déversées en mer. Baquets dans les villages.
Electricité : centrales thermiques locales au fuel dans chaque ville ou village. Câbles électriques, téléphones maintenus au sol dans des fourreaux acier.
Environnement : la gestion des déchets de la société de consommation est lourde et difficile, soit l’incinération, soit le « stockage ». Sur la côte on trouve de nombreux déchets flottants : bidons plastique, bouteilles, caisses à poissons.
VIE PRATIQUE
Eau potable :
• Fontaine dans les villages (très peu)
• Torrents abondants (en principe mettre pastille).
Feu :
• Bois de flottage
• Brindilles des arbustes desséchés.
Toilette :
• Dans un torrent lorsqu’il y a du vent ou de la pluie, sinon les moustiques attaquent.
Ordures :
• Tous les emballages à brûler chaque jour / boîte de conserve à écraser et à ramener en ville / ne pas prendre de récipients en verre / déchets de poissons : retour à la mer.
Moustiques :
• Voraces. Omniprésents sauf en mer ou si vent ou pluie. Pour le visage et les mains « insect écran » des Laboratoires Osler (vieux campeur), et moustiquaire visage, gants. Dans la tente collective, brûler serpentin. Certains vêtements peuvent être traités préalablement (bain, pulvérisation), efficacité moyenne.
Températures :
• Eau 0° à 3°C. Air -5° à +18°C. Influence du vent et de la proximité et du volume des glaces.
Alimentation :
• Matin : céréales, crêpes, pain, miel, thé, café, + vitamine C.
• Déjeuner : pain danois, Wasa, fromage, chocolat ou pâte de fruits.
• Dîner : consistant et chaud : soupe, pâtes, riz, purée, semoule, poisson si bonne pêche, mais aussi moules, oursins, cèpes, myrtilles, airelles.
Tentes :
• De préférence individuelles avec excellente tenue à la pluie et au vent. Indispensable : un abri collectif pour les repas protégeant de la pluie, du vent et des moustiques (tipi).Utiliser des pierres pour les tenir. Tapis de sol étanche, pièces de rechanges pour les mâts.
Jour continu :
• Prendre un rythme de journée, repas, sommeil malgré la lumière permanente à laquelle on s’habitue vite.
Réchaud :
• Tous combustibles à essence ordinaire donc achetée dans les ports comme pour les bateaux.
Pêche :
• Flétan à la dandinette, fond jusqu’à 50 – 60 m. Leurre.
• Morue à la traîne profonde. Leurre.
• Moules, oursins.
Nous n’avons jamais pêché en déplacement mais seulement après être arrivés au bivouac.
Navigation – sécurité :
• Cartes 1/250000ème de la zone. Pour nous 2057, 69V1-V2, 70V1-V2, vendues au Vieux Campeur (Geodaetisk Institut) danoise.
• Météo : pas d’émission recevable. Se munir d’un baromètre enregistreur, observer le ciel, juger, prévoir.
• Radio : V.H.S. inutilisables à cause des obstacles naturels.
• G.P.S. bien utile pour se positionner et naviguer si brouillard.
• Téléphone satellite pour la sécurité avec chargeur solaire.
• Fusée à parachute, peut-être. A main inutile, car qui les verrait ?
• Déclinaison magnétique variable 45° à 50°.
Vêtements :
• Tenue de mer identique à la Bretagne en hiver avec du vent, (bonnet, gant-manchon) et de la pluie, jupette néoprène, si bien supporté shorty ou combinaison néoprène (pas de combinaison étanche), c’est un choix personnel. Braguette très utile.
• Tenue de terre : face à la pluie et au vent : double pantalon, grosse polaire et sous-vêtements. Veste étanche respirante, gants, bonnet, capuche, grosses chaussures de marche.
• Tenue de nuit : sac synthétique 0° réel (pas de duvet : humidité), chaussettes et sac à viande soie ou polaire (encombrante). Matelas autogonflants et oreiller. Collant lifa ou polaire. Et sous cul pour s’asseoir (mousse, flotteur).
Achats :
• Commerces, on trouve de tout dans les KNI en ville, dépannage alimentaire dans les villages, mais tout est très cher.
Transports :
• En avion, risque important de perte de bagages (un sac à l’aller et un autre au retour). Tout bien marquer solidement, garder tous les tickets jusqu’à ce que tout soit récupéré. Taxis, nombreux à Ilulissat, chers.
Mise à l’eau à Ilulissat : Church Bay
• Il y a de la place pour se préparer, charger. Sol en pente dans la mer comme une cale.
BIBLIOGRAPHIE
Paul Emile Victor :
– Civilisation du phoque – A. Colin
– La vie des Eskimos – F. Nathan
– Les survivants du Groenland, livre de poche
Jean Malaurie :
– Les derniers rois de Thulé – Terre Humaine Poche
– Ultima Thulé Plan/Bordas
Travel Book G.N.G.L. Groenland
– Faune et Flore du Grand Nord G.N.G.L.
– La mer du Groenland Jean-Baptiste Charcot G.N.G.L.