Grand soleil en ce jeudi après midi de février, la mer monte, c’est un début de vives eaux, il y a un peu de houle. Je traine tranquille, une ligne de surface, pas trop loin de la maison, là, à Trégastel dans un secteur que je connais bien. J’ai un Anas Acuta, kayak léger et joueur. A L’Est du Dé ( ce gros bloc de granit posé en équilibre et que l’on voit sur toutes les cartes postales) il y a un peu de houle près des cailloux qui ferment l’ île du gouffre. Avec un peu de chance je devrais pouvoir relever quelque chose je reste dans le secteur, en m’approchant des cailloux ça bouge, mais gentiment.
Et puis, venant de je ne sais où, une vague, une « vraie », arrive à grande vitesse et recouvre mon kayak, je suis en vrac, dans la mousse, à fond vers les cailloux. Et ça va vite. Esquimautage, ou pas esquimautage, je n’en sais rien, je suis dans une machine à laver. Je sais que si je touche, j’ai intérêt à m’éjecter et vite, si je ne veux pas me faire broyer par la roche, les jambes prises dans le kayak.
Soudain mon kayak se retrouve posé sur la vague, au surf, appel d’incidence de malade, et je remonte dans la vague je pagaie comme un fou, et, incroyable, me voilà sorti de la mousse, trempé, mais entier.
J’étais content d’avoir pris l’anas acuta. Pas sur, qu’avec mon nordkapp, la remontée dans la vague aurait pu être aussi efficace.
Voilà, j’ y ai laissé ma ligne et mes écouteurs de MP3, mais la leçon confirme ce que je dis aux gens à chaque sortie dans le secteur » Vous approchez pas c’est pourri ! »