Un texte de Frédéric Ardouin
Le dernier salon Rêves Arctiques de novembre 2009 a été sans aucun doute un lieu de rencontre. J’ai adoré discuté avec des gens qui racontaient leurs voyages et leurs rencontres, avec l’envie de partager. J’ai aimé les entendre parler de leurs futurs projets. Ca rassure.
Il y avait ceux qui expliquaient leurs parcours et leurs motivations avec humilité, ceux qui écoutaient et rêvaient, ceux qui vont bientôt y aller, ceux qui construisent des kayaks de mer sans trop le dire et avec des yeux d’enfants, ceux qui viennent par sympathie ou par curiosité, ceux qui partagent la vie des passionnés du kayak, les petits et les plus grands. Ca fait plaisir.
Mais pourquoi Guy Cloarec, notre président de Manche-Ouest, nous interpelle sur l’avenir du kayak de mer ? Et pourquoi Christian Scalbert dit que le kayak de mer sera mort dans 15 ans si rien ne change ?
C’est vrai qu’il y a des signes : les associations dédiées au kayak de mer se comptent sur les doigts d’un surfeur ; on aimerait voir le public des adhérents se renouveler ; les mags dédiés au kayak de mer sont pleins de techniques et de matériels à faire fuir un jeune…
Personnellement, je n’ai pas envie d’être perçu comme un vieux naze qui pratique un sport d’initié et fermé. Alors que pouvons-nous faire ? Sauvons-nous en changeant de sport ? Comme dirait surement mon copain Christian, oui pour certains ! Mais j’aime trop ce sport alors je vais juste expliquer pourquoi.
J’ai commencé le kayak à 10 ans au club de St Brieuc et au début des années 80. Il y avait aussi ce dynamisme autour de l’auberge de jeunesse de Saint-Brieuc et surtout de Paimpol. J’en collectionnais les programmes et dessins. J’y ai découvert le kayak et sa diversité… en rivière, en mer et sur lac.
C’est cette diversité d’embarcations et de formes qui m’attire encore : les kayaks de mer, stand-up paddle, wave ski, surf ski, pirogues, freestyle… tout cela sur la mer.
Même si l’encadrement était beaucoup moins structuré que dans les clubs d’aujourd’hui, je suis toujours resté motivé. Nos embarcations étaient moins performantes et pourtant on s’amusait ! Nous n’avions pas un encadrement rigoureux comme dans les autres sports et c’était plutôt cool ! En bref, le plaisir plutôt que l’école et la course au matériel.
Plusieurs années après, je suis revenu vers le kayak de mer parce qu’il existe une association qui propose quelque chose d’incroyable : le kayak, l’aventure et le plaisir.
Mon trip, c’est de découvrir des pays, de surfer une vague, de vivre en itinérant, de pagayer dans le rythme des vagues, d’avoir le visage plein du sel des embruns, de me frotter au grosses vagues, d’apprendre toujours à naviguer, d’avoir mal aux bras…
Finalement, je préfère dire: Sauvons-nous… en restant de grand enfants !